Fermeture Megaupload et affiliés

M’est avis qu’il est possible de créer un sujet dédié, parce qu’il va y avoir beaucoup d’actu.

Lu ce matin, ça sonne un peu « complot du FBI chinois » : 20min.ch/ro/multimedia/stori … e-25278760

Sinon, quelle est la liste des sites fermés, et celle des sites ayant nettoyé par eux-même leur contenu ou auto-restreint leur accès (Filesonic) ?

Bonne idée, je me suis fait niquer 2 ans de compte premium sur MU, je vais attendre de voir ce qu’il se passe avant d’en prendre un autre.
Sur quels hébergeurs les films vont-ils être hébergés maintenant ?

www.realplayer.com

ha ha
http://youtu.be/1_hP5FVlZlk

Sinon je suis impressionné par l’ampleur des réactions partout sur la toile… il ne faut pas sous-estimer la colère de l’internaute lorqu’on sen prend à sa liberté… de regarder la télé.

Mediafire a commencé cette nuit (enfin hier soir aux US) à faire le nettoyage de fichiers dits « douteux ».

Retour à la branlette mais de la main gauche.

Je reprends ton message ici, mon Juju. Je te rejoins entièrement sur les grandes lignes … mais il ne faut pas non plus tomber dans le travers inverse : un éditeur ou un producteur, ça se doit de VENDRE pour exister, et faire exister l’artiste. Pas besoin de tomber dans un délire crypto-gauchiste, mais juste avoir les yeux en face des trous : l’artiste, tout comme les personnes qui gravitent autour de lui, doivent VENDRE pour bouffer, histoire que l’artiste puisse avoir ce statut à plein temps (et le producteur/éditeur se rembourser, voir empocher du bénèf’). Les initiatives DIY ont leurs mérites, mais aussi leurs limitations et sans mécénat (=producteur/éditeur) d’une certaine ampleur, l’artiste sera condamné à bouffer des pâtes et exercer un « vrai » boulot à côté.
Ca, c’est uniquement pour la partie « vente de biens culturels » (livres, musiques, films, …).

Reste la partie « événements », mais ça n’est pas plus reluisant. Si on prend l’exemple d’un groupe de punk/rock ou d’un auteur qui adapte son oeuvre au théatre, on estime que « la troupe » vit de son activité « live », mais ça sous-entend aussi de faire des bénèf’ pour vivre lors des périodes de répétition et d’écriture. Là encore, sans un système de mécénat (kikoo l’intermittence et la culture subventionnée), difficile de faire ça à plein temps.

C’est l’état des lieux que j’en dresse, mais qui ne me satisfait pas. Comme tu l’as dit, tout est trop cher :

  • 15 euros le CD/DVD, alors que le coût de production est ridicule, et l’est d’autant plus que tu le produis en plus grande quantité
  • 10/12 euros l’album ou environ 1 euro le titre sur les plateformes de téléchargement légales et payantes. Pas beaucoup moins cher, et je passe sur les CGV et les DRM.
  • 3/5 euros le film en VOD, alors que le coût en infrastructure n’est pas plus élevé que pour le support physique, mais surtout que les coûts de manutention sont nuls ou presque.
    Là où me rapport est biaisé, c’est dans la répartition artiste/producteur.
    Personnellement, je pense que mes prochaines « oeuvres » seront en libre téléchargement et sous licence CC-BY-SA, sans pour autant me priver de faire du disque à côté. La différence entre le libre téléchargement et le piratage, c’est la démarche artistique et le mode de partage, même si ça finit par les mêmes fichiers sur un coin de disque dur : qu’importent les moyens mis en oeuvre, ceux qui ne veulent pas payer pour des produits culturels trouveront toujours un moyen de se les procurer sans foutre la main à la CB.

Je compléterais éventuellement plus tard. C’est assez décousu, mais je dois aller au taf … vivement l’intermittence ! :wink:

Je crois qu’il y a confusion sur le sens de mes propos, je n’ai rien contre l’argent. Au contraire. J’aime ça, rassure-toi, et oui, je trouve absolument normal qu’un artiste puisse gagner chichement sa vie, s’il le mérite. Moi à la base je te parlais juste des gens inutiles et donc parasitaires qui gravitent autour de l’artiste, et lui volent le fric que celui-ci mérite, sans que ces parasites aient la moindre légitimité.

C’est là où nous ne sommes pas d’accord. NON, parce qu’un éditeur et surtout un producteur, ça n’a pas à exister. Ou du moins, ça n’a pas à être rétribué. Beaucoup d’artistes n’ont toujours pas compris ça. C’est paradoxal, ils payent une fortune des mecs qui au final s’en foutent d’eux (ex Jean-Claude Camus) ou une boite de graphisme qui va leur faire une pochette de merde, alors qu’ils pourraient puiser dans leur base de fans pour obtenir tout ça en mieux, et à moindre frais.

Ca oui. Mon équation dans la vie est simple, je suis pour la méritocratie. Tu bosses bien = tu gagnes du fric.

Quand un artiste bosse bien, sort un disque de malade = il mérite de toucher le jackpot.

En quoi est-ce que Jean-Claude Camus ou Pascal Nègre bossent bien et méritent leur fric ?

Rafik, propos raciste de julienb.

A l’origine, le producteur c’est le mec qui met de la thune pour permettre l’enregistrement de l’œuvre.
Dans le cas de la musique, le type loue le studio d’enregistrement, paye l’ingé son, fait graver les galettes…
Ce producteur-là n’a pas un rôle de parasite.
Mais il n’a rien à voir avec les producteurs d’Universal Music et consorts.

En ce qui concerne le DIY, je ne vois pas de limite, puisque, dans ce cas-là, si le groupe sort un disque de malade, il y aura plus de chance que chaque intervenant dans la chaine de création soit justement rétribué. Et si c’est seulement moyen, ou naze, les pertes seront partagés et personne ne pleurera trop.

Après, peut-on vivre du DIY ? Probablement. Y a-t-il beaucoup de monde qui en vit ? Probablement pas.

Autant de choses qui peuvent être gérées par la ville, par des assos, par une base de fans.

Encore une fois, ça semblait impossible, trop couteux, trop ci, trop ça, mais Marc-Edouard Nabe a auto-édité son dernier roman. Il ne s’est jamais fait autant de thune. Il s’est fait aidé par des contacts, par des amis. Des amis, ce sont des gens que tu ne payes pas ou peu, mais qui t’aident parce qu’ils t’aiment bien. Les fans peuvent servir à ça aussi.

Ca me rappelle NUFAN à Hossegor il y a une dizaine d’années. Les mecs étaient en Espagne, une asso locale des Landes les a contactés, leur a dit : « on a pas un rond, mais c’est juillet, et on a un appartement vue sur la mer à Hossegor plage, on vous arrange tout : bouffe, sorties, etc… Vous avez un trou de 10 jours jusqu’au prochain concert, on vous lâche l’appart 10 jours ». Les mecs avaient dit oui, d’autant plus qu’ils étaient avec leurs copines…

Imagine un groupe connu, j’en sais rien, Placebo, Radiohead, Coldplay, etc… Depuis leur site ils lancent l’appel suivant « on ne veut plus de major, on en a marre que des parasites vivent sur nous [et ils joignent un explicatif, leurs revenus par cd vendu, etc]. Nous recherchons un graphiste pour faire notre pochette, un studio, des ingés son, etc… Aidez-nous s’il-vous-plait, on compte sur vous ». A ton avis, l’album, ils le sortent ou pas ? Moi je dis que oui, et quasi-gratuitement. Ils le distribuent via la merch du site web (gérée bénévolement par un fan-club), et je te parie qu’ils se font de la thune comme jamais ils ne s’en étaient faite avant…

Les artistes DOIVENT se débarrasser des parasites qui leur gravitent autour, de tous ces gens inutiles qui leur pompent leur fric.

T’es communiste maintenant, JulienB?

jiaow a bien résumé ce qu’est un producteur : un mécène. Des villes, des assos, des particuliers peuvent prendre ce rôle, mais reste qu’à moins d’avoir du blé à y consacrer (et risquer de le perdre), la plupart des artistes (hors démarche DIY qu’on connaît tous) ne peuvent se permettre d’investir dans un studio, une campagne de promotion, un artwork, un tourneur, …
D’ailleurs, la création d’un artwork (oeuvre artistique s’il en est) devrait logiquement être rétribuée, vu que le graphiste va bosser et que le propos est justement de rétribuer correctement les artistes. D’ailleurs, Borderline à l’époque avait proposé de faire faire le design de sa page MySpace par des fans, ça avait déclenché taulé et kikoololerie en tous genres. De la même manière, j’estime que tout travail mérite salaire, donc qu’un tourneur, qu’une campagne de comm’ se doit d’être justement rétribué … tu peux toujours leur proposer un pourcentage sur les revenus générés par l’artiste, mais je doute que tous les maillons de la chaîne souhaitent assumer le risque financier.

Les exemples que tu cites (NUFAN, Placebo, Nabe) sont des artistes/auteurs établis … ils n’ont plus rien à perdre, ni à prouver. D’ailleurs, Trent Reznor de NIN a déjà mené des actions de ce genre en faveur du partage. Pour des gens qui ont les crocs, il y a toujours moyen de percer mais on perce d’autant mieux qu’on peut y mettre les moyens, et ces moyens sont souvent fournis par des tiers, qui espèrent aussi leur retour sur investissement. Je ne parle même pas des grands méchants de chez Universal, mais là où je m’apprête à aider des groupes à sortir leurs disques en Europe, et sans aucune arrière pensée de profits monstrueux, j’espère surtout ne pas me planter financièrement.

Sur le fond, je suis d’accord avec toi … reste à définir ce qu’est le parasite et comment on peut faire sans lui.

Tout travail mérite salaire, je suis d’accord.

Mais tant qu’on est dans la définition, m’est avis qu’avoir sur son CV de graphiste « artwork officiel du dernier album de U2 » (par exemple), ça pète mieux que n’importe elle rétribution en espèces sonnantes et trébuchantes. Un fan pourrait bénéficier considérablement d’une telle promotion.

Comme je t’ai dit, ça marche pour les gros artistes … d’ailleurs, ça m’étonnerait que les « gros » artistes payent leurs artworks des fortunes, sauf quand c’est la maison de prod’ qui rince.

On est bien d’accord.

deluge-torrent.org

L’autre problème, c’est qu’à faire la guerre au peer-to-peer en disant à tout le monde que partager la culture c’est mal, que ça tue les artistes dans leurs chambre de bonne sous-chauffées en soupentes, et de tout faire pour faire passer des aberrations juridiques et anachroniques comme HADOPI et criminaliser le partage des œuvres sans but lucratif, les gens se sont tournés vers des plateformes centralisées, qui sont elles à but lucratif.
Le graphe des recherche Google pour « torrent » (ou « eMule » ou « peer to peer » je ne sais plus) par rapport au terme « direct download » est édifiant à ce titre. On voit un croisement direct au moment où Hadopi (est sensée) entre(r) en application.
Genre ça :

Tout ça pour dire, la solution, la bonne, celle qui permet l’accès au plus d’œuvres et de trucs rares, coûte moins cher aux opérateurs réseaux, encourage le partage et pas le leech, n’enrichit pas des connards sur le dos des artistes, c’est le peer-to-peer.

Revenez à la maison sérieux… si Hadopi devait avoir le moindre impact ça ferait bien longtemps qu’elle aurait « déconnecté » quelqu’un. Et là, à moins de trois mois de la présidentielle, vous pensez vraiment qu’elle va tenter quoi que ce soit ?
C’est une blague ce truc, une mascarade… Et en attendant, ça a emmené tout le monde sur MU et consorts… :angry:

Alors que si les majors avaient plutôt employé leur temps à créer ces plateformes lucratives, ils seraient aux moins aussi riches que Kim DotCom et on aurait pas eu tout ce bazar médiatique ridicule. Les majors méritent ce qui leur arrive.

Moi ce qui me rebute dans les torrents, c’est le fait de devoir attendre qu’il y ait des sources connectées pour que ça télécharge à une vitesse correcte.
Avant sur MU (et maintenant sur Deposit Files, qui est apparemment le successeur de MU), j’avais à peine le temps d’aller pisser que j’avais le film. Côté pratique, ça me parait imbattable.