une petite exclu pas encore publiée sur Punkfiction !
Voilà la kronik du nouveau Bigwig , ya déjà un topic sur ce cd donc ici laissez plutôt vos avis surla kronik !
Bigwig : Reclamation (2006)
Label : Fearless Records
Durée : 33 minutes
Titres :
- A War Inside
- Owned And Operated
- Outer Rings
- Cross And Burn
- Follow The Leader
- Rat Race
- Reclamation
- Timebomb
- Last Song, Last Call
- Hold On Fucker
- No Thought, No Spine
Contexte :
Quatre ans et demi qu’on l’attendait, Bigwig nous fait une Propagandhi et fait patienter, pour ne pas dire désespérer, sa base de fans transis. Pendant ce temps là le groupe traverse difficulté sur difficulté avec des problèmes de line-up récurrents, batteurs, bassistes, guitaristes se succèdent, certains rejoignant des groupes au style pourtant proche, comme Hernandez et Béchard avec Nearmiss.
Bref, d’autres groupes occupent le terrain, à commencer par A Wilhelm Scream, qui se révèle avec l’album Mute Print en 2004, année où Tom Petta, dernier rescapé du Bigwig d’origine, perd lui son grand-père…
Bref, Bigwig n’est pas un des groupes préférés des amateurs de punk rock pour rien et la bande surmonte toutes ces péripéties pour revenir en quartet en 2006, sur Fearless Records toujours, avec ce tant attendu Reclamation.
Kritik :
Il y a des choses dans la vie qui peuvent paraître futiles mais qui pourtant nous insupportent. Moi par exemple je déteste entamer un rouleau de PQ : un coup sur deux je déchiquette la moitié du rouleau… Pareil, retirer la languette en alu des briques de lait Tetrapack®, un coup sur deux ça foire et je finis au couteau en en foutant partout… Et bien il s’est produit un nouveau truc du style que je déteste avec ce nouveau Bigwig : je n’ai pas pu me retenir d’avoir hâte, pas pu m’empêcher de l’attendre impatiemment, pas pu donc être transcendé quand je l’ai eu entre les mains… Toujours la même chose, un coup sur deux quand on a trop hâte on est déçu, c’est prouvé…
J’en suis donc au moment où j’écris cette chronique à la 100ème écoute de ce disque de 33 minutes (faites le calcul, chroniqueur c’est vraiment une vie d’ermite !), convaincu que cet album, malgré ma première réaction, ne peut pas être mauvais, pas possible, pas eux, pas Bigwig, LE groupe qui a pondu des perles (aïe…) comme le fabuleux An Invitaton To Tragedy !
Et l’essence du punk rock appartient parfois aussi à ceux qui savent être patients avec un album ! Car au final cet album est une grosse grosse claque du genre ! Certes le son de la caisse claire ressemble un peu au bruit que je fais sur un paquet de Golden Grahams les matins où un moment d’égarement me prend au petit déj’ ; certes les solos démentiels de Tom Petta sont moins omniprésents quoique à y écouter de plus près pas forcément ; certes il y a moins de tubes « plug-and-pogote », quoique ça dépende du goût de chacun… En gros ce qui est sûr, et ce qui m’a peut-être posé problème au départ, c’est que ce n’est pas un « Invitation 2 ». Je me suis fais avoir comme un bleu, on apprend tout les jours dans une vie de chroniqueur ermite !… La galette demande donc un temps d’adaptation tant on s’est passé et repassé à outrance les précédents albums du groupe pendant toutes ces années de disette Bigwigienne…
Nouveau line-up, nouvel album et nouvelle attitude, amorcée bien sûr précédemment, mais plus que jamais affirmée ici : Bigwig est un groupe clairement politisé (« Owned And Operated »), de plus en plus sombre (voir le livret rempli de « paysages » décrépis d’ordures, de dépotoirs et de déchéance sociale…), un groupe qui démoule toujours autant mais qui lorgne de plus en plus vers le côté « -core » de son punk rock ça c’est une certitude. Elle est loin l’époque insouciante de « la fille au blouson vert » à l’écoute du trio « Rat Race » - « Reclamation » - « Time Bomb » en milieu d’album.
Autre point fort les textes : je ne vais pas commencer à citer des passages des textes qui composent cet album, il faudrait citer tout le livret ! Mais soulignons tout de même le soin accru qu’a apporté le groupe à l’écriture : plus imagée et pourtant plus virulente, plus nuancée et pourtant toujours aussi percutante, à l’encontre de la guerre en Irak de l’administration Bush et de manière générale, envers la manière dont ce monde tourne…
On a donc au final 11 morceaux qui calment la concurrence, dont une sacrée tripotée de tubes en puissance : la fédératrice « A War Inside », l’entraînante « Last Song Last Call » ou la corrosive « Follow the Leader », à caser d’ores et déjà aux côtés des « Sink Or Swin », ou autres « Still », dans la collection des grands classiques skatecore de groupe.
Un grand album de ce début 2006 !
Punkachu !